Passage Verdeau
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Si vous voulez vous plonger dans l'atmosphère du Paris du XIXe siècle, venez donc vous promener Passage Verdeau entre le 31 bis de la rue du Faubourg Montmartre et le 6 de la rue de la Grange Batelière dans le IXe arrondissement.
J'aime m'y abriter et admirer les boutiques d'un autre temps quand il pleut,
neige, vente ou même quand le soleil tape trop fort. Ce qui fait quand même pas mal d'occasions en une année.Des passages couverts comme celui-ci, il n'en reste plus qu'à peine une vingtaine aujourd'hui à Paris et pourtant ils étaient plus de cent au XIXe siècle.
On ne devenait pas passage comme ça, c'est un statut qui se méritait.
En 1835, l'auteur dramatique Auguste Luchet a fixé les règles à respecter pour prétendre à ce statut si convoité de passage :" être réservé aux piétons, relier deux rues animées en offrant un raccourci à qui l'emprunte,être bordé de boutiques, avoir une couverture protégeant des intempéries mais laissant passer la lumière, être éclairé par un moyen artificiel ; enfin le luxe doit faire partie de son architecture et figurer dans ses boutiques comme dans les articles qui y sont vendus "
Avant la vogue des Grands Boulevards, ces passages couverts constituaient pour les parisiens de l’époque un havre de tranquillité puisque ils pouvaient s'y promener à l’abri de la pluie, des fiacres et des sols crottés.
Le Passage Verdeau, ouvert en 1847, a conservé le nom d’un des actionnaires de la société duPassage Jouffroy qui est dans son prolongement de l'autre côté du boulevard. Il conduit également au Passage des Panoramas dans le 2e arrondissement.
Particulièrement lumineux grâce à sa grande verrière métallique, il a été conçu par l’architecte Jacques Deschamps dans un style néoclassique très sobre.Il a connu un succès moindre que le Passage Jouffroy bien que des commerces de qualité y aient élu domicile : l’imprimerie Largeau, et la librairie Gabriel qui édita plusieurs volumes d’Isidore Ducasse, comte de Lautréamont.
Aujourd’hui, le passage a perdu un peu de son luxe mais rien de son charme. La réouverture de la nouvelle salle Drouot l'a redynamisé.
Des restaurants, des pâtisseries-salons de thés et des boutiques pittoresques datant pour certaines de 100 ans (graveur Stern, marchand d'appareils photo d'occasion, magasins de brocante, marchand de cartes postales anciennes...) attirent touristes et Parisiens. (voir photos)
Une vidéo consacrée à tous les passages parisiensVenez donc flâner Passage Verdeau et profitez-en pour jeter un oeil aux Rennes du Père-Noël, oeuvre de l'artiste méconnue Nanef qui expose juste à coté du graveur Stern.
Les Rennes du Père-Noël, tableau (très) naïf de la peintre Nanef.
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