Voyages de rêve, rêves de voyages

Peut-être la plus belle promenade de Dinard.

Elle débute à la plage de l'Ecluse et se termine à la Plage de Saint-Enogat.
Le sentier longe la mer au-dessous des somptueuses villas qui témoignent du passé prestigieux de la station lancée par les Anglais.

La Pointe s'avance vers Saint-Malo juste en face 
sous un ciel lourd de menaces.
Suivons ce sentier goudronné qui serpente le long de la plage de l'Ecluse.

Jetons un oeil sur l'Hôtel de la Reine Hortense ! Oui il est rose

et observons la plage de l'Ecluse et la Pointe du Moulinet. 

Il pleut enfin après plusieurs jours de soleil insolent.

Après la pluie il y a toujours le beau temps en Bretagne (comme ailleurs). Alignement de maisons bourgeoises.

A l’extrémité de la pointe, la maison dite "Les Roches Brunes" bénéficie de vues sur les quatre points cardinaux.
Elle est construite vers 1893-96 pour Emile Poussineau devenu « Félix »,
couturier international.
La nature du terrain a nécessité la construction d’un double mur de soutènement. Les enceintes de la propriété, véritables remparts, rappellent
les systèmes défensifs de Vauban.

Les Roches Brunes est la seule villa de style néo-Louis XIII de la ville.

Pointe de la Malouine. Les Roches Brunes. En arrière plan : St Malo

Les Roches Brunes par en dessous avec le soleil revenu. En arrière plan, St Malo est toujours là, fidèle au poste.

Retour vers la plage de l'Ecluse sous un généreux soleil breton.

De nombreuses autres demeures bourgeoises, construites pour la plupart au XIXème siècle s'accrochent aux falaises de la Pointe. Le sentier du littoral vous permettra de les découvrir avec par exemple ceci dans vos écouteurs :

Schubert. Trio op 100 (qui a illustré Barry Lyndon)

Je crois bien que je l'ai trouvé mon p'tit coin de Paradis pour mes vieux jours et même après.

C'est un village d'Ille et Vilaine situé à un jet de galet de Dinard et de Saint Malo. 
Il est peuplé de moins de 2 000 heureux habitants qu'on nomme les Briacins.

Saint-Briac, le port de plaisance à marée basse.

La baie à contre jour.

Autrefois village de marins, Saint Briac a été surnommé la "perle" de la Côte d’Emeraude. 
Un titre parfaitement mérité. Ici point de construction disgracieuse mais de belles maisons en granite breton. Pas moins de 10 plages de sable fin plus belles les unes que les autres, des ruelles étroites serpentant autour d'une église au clocher classé du XVIIème et un golf magnifique, construit en 1890 à l'initiative des nombreux Anglais résidant à Dinard qui domine les flots parfois déchaînés.

Les plus grandes marées d'Europe découvrent ici des centaines de mètres de plages.

Entre rivière et mer, St Briac offre une des plus belles baies de Bretagne qui a séduit de nombreux peintres dont Auguste Renoir, Henri Rivière, Emile Bernard, Signac.

La plage du Béchet

La plage du Béchet et ses cabanes rouges.

La plage de la Salinette et ses cabines blanches. Un soleil de plomb fin octobre. 

Qui ose dire qu'il pleut tout le temps en Bretagne ?

Un peu d'histoire :

Avant d'attirer les artistes, Saint-Briac a connu une intense activité maritime née au XVI° siècle, dans le sillage de Saint-Malo. 
Au Béchet et au Petit Port, bateaux et chantiers animent le village.
Les criques sableuses bien abritées permettent l’essor d’une marine au cabotage, menée par des « maîtres de barques » faisant transport de marchandises le long des côtes, d’Angleterre en Espagne.

Le village devient aussi un réservoir de marins pour la marine royale, les armateurs de Saint-Malo, ou les corsaires. 
Il en émerge une élite, les nombreux capitaines au long cours, réputés dans le monde entier (Cap Horn, Cap de Bonne Espérance,...), et qui ont commencé pour la plupart comme simples mousses.

Ces marins et capitaines construisent, du XVII° au XIX° siècle, l’incomparable patrimoine bâti du village, pierres, granite, ardoises, alignements de maisons, ruelles,...en remplacement des vieilles habitations en bois, torchis, et chaume issues du Moyen Age.

Le château du Nessay (1886) domine la mer et les plages du Béchet et de la Salinette.

Le port de plaisance à marée basse (2). Il est capable d'accueillir 700 bateaux

Mémé surveille ses petits enfants qui pêchent la crevette.

Quelques images de cette magnifique Bretagne sur une musique et des paroles d'Allan Stivell

Si vous vous rendez à Saint-Malo ou Dinard, poussez donc un peu plus à l'ouest jusqu'à Saint Briac ! Vous ne le regretterez pas. Ce n'est pas un ordre, juste une invitation.

" Bernadette, elle est très chouette
Et sa cousine, elle est divine " 
Chantait Nino Ferrer. 

Je ne sais pas si Bernadette est toujours aux fourneaux dans ce restaurant qui porte son nom, mais son successeur ne démérite pas, loin de là.
Quant à sa cousine, elle était peut-être assise à la table d'à côté et je reconnais qu'elle était divine. 

Cette belle brasserie, située en plein coeur de Dinan à 2 minutes du superbe centre moyenâgeux de la ville vous offre un cadre élégant et confortable, des tables espacées, de bons sièges, un service aimable, et des prix très corrects surtout à midi.
  

Jugez plutôt !
J'ai pris le menu entrée + plat à 9 € 50 et j'ai choisi parmi les 3 possibilités d'entrée d'excellents escargots sautés accompagnés de salade suivis, parmi les trois possibilités de plat d'un ragoût de cochon de la région, savoureux et généreusement servi, accompagné d'un gratin dauphinois bien crémeux.
  

Une eau bretonne Plancoët pour faire passer tout ça et il ne me restait même plus de place pour le dessert. 

De nombreux autres menus plus complets et plus chers, des fruits de mer et des choucroutes sont également proposés à la carte. 

La province a vraiment du bon ! 

Une excellente adresse que je vous recommande chaudement,
avant ou après la visite d'une des plus belles villes moyenâgeuses de France. 

Saint Malo est touristique, très touristique même, vous le savez. 
Les restaurants de la ville close s’y livrent une concurrence acharnée. 
C’est à celui qui vous proposera le menu moules-frites et crêpe dessert au meilleur prix. 
9 € 80 avec un verre de blanc ! Qui dit mieux ? 

Cette lutte se fait au détriment de la qualité des produits, du cadre et du service
Ces “restos aquarium” dans lesquels vous mangez derrière une bâche tiennent plus du bouiboui et je ne vous les recommande pas.

Le Chateaubriand sur la place du même nom, au pied des remparts, est différent à bien des égards.

C’est d’abord le cadre grandiose qui frappe dès le seuil franchi.

Le décor Napoléon III raffiné, la table aux belles nappes blanches ou roses (selon les salles),

la vaisselle signée Bernardaud, les serveurs stylés vous font craindre une note salée et là surprise encore : 

15 et 22 euros pour nos menus, 8 euros pour la demi-bouteille de Muscadet Sèvres et Maine à choisir sur une carte des vins très complète.

Pour 15 euros j’ai eu droit à 6 huîtres de Cancale n°3, un sauté d’agneau pré 
salé

et un crumble aux pommes le tout d’excellente facture.

Pour 22 euros, mon épouse a dégusté une assiette de fruits de mer bien frais comprenant des huîtres, des crevettes, des bulots et un demi tourteau puis de succulentes coquilles St Jacques à l’orange

et un ananas rôti et flambé au rhum.
Seul point négatif en cette semaine folle précédant la route du Rhum, un service un peu débordé mais tellement souriant qu’on lui pardonne.

Vous l’aurez compris, je vous conseille vivement d’aller vous régaler au Chateaubriand.

En partant n’oubliez pas de jeter un oeil sur l’adorable petite cour et la plaque posée en l’honneur du grand écrivain romantique né dans cette maison !
“Mon sang a teint les bannières de France” écrivit-il sans modestie.

A 20m cette autre plaque sur les remparts de la ville, tout près de l’hôtel de ville 

Ah que j’aime cette ville et le “Chateaubriand”. J’y retournerais bien la semaine prochaine, si je pouvais.

Les skippers sont partis le 31 octobre en direction de la Guadeloupe pour boire leur rhum.
C’est le moment pour vous de venir dans une cité des corsaires redevenue calme et superbe en cliquant sur le lien ci-dessous.
Vous pourrez suivre la Route du Rhum sur écran géant dans la ville close :
L’évènement fera vibrer cette ville de marins jusqu’à l’arrivée du dernier concurrent vers le 22 novembre.

Inconcevable de visiter la cité des corsaires sans faire le tour des remparts !

Arrivée en bateau de Dinard. Vue sur le phare, la jetée, les remparts et la ville close

L'idéal est de venir à différentes heures de la journée pour profiter de la lumière changeante qui, ici, peut être magique. 
Essayez de profiter à la fois du soleil et du ciel orageux ! Le spectacle en est inoubliable.

L'île du Grand Bé sur laquelle repose Chateaubriand et le grand large.

Les remparts de Saint-Malo ont été miraculeusement épargnés alors que la ville a été détruite à 80% lors de la dernière guerre mondiale.

Au loin le Canada que découvrit Jacques Cartier en partant de Saint-Malo

Un peu d'histoire. 

L'édification des remparts a commencé en 1144. Ils furent restaurés au 15ème et 16ème siècle et divers ouvrages fortifiés y furent ajoutés au 17ème siècle, après qu'un incendie eut ravagé la ville en 1661. 
Huit portes et 2 poternes en permettent l'accès.

Vierge et enfant. Détail d'une des portes

Au 18ème siècle Siméon Garangeau, ingénieur architecte du roi, dirige le programme d’agrandissement des fortifications conçu par Vauban. 
L'originalité des remparts tient au fait que ceux-ci sont posés sur le rocher qui supporte la ville et ne tiennent que par le poids des pierres empilées.

Depuis la Porte Saint-Vincent, principale entrée de la cité intra muros jusqu’à la Porte Saint-Thomas, les remparts mesurent 1754 mètres. 
Ils sont classés "Monument Historique" depuis 1921.

Fort du Petit Bé

L’emblème du Drapeau malouin avec sa devise :

"Ni français, ni breton, malouin suis-je" démontre la fierté et l'esprit d'indépendance des habitants de cette cité qui n'a jamais été occupée par les Anglais, ni par personne d'autres grâce à...? Je vous le demande.

Ses remparts bien sûr !