La Bourgogne
Le Miyabi
Un restaurant franco-japonais à Sens, ça n'a pas de sens ?
Oh que si !
Notre escapade gourmande en Bourgogne remonte à un an et nous nous en souvenons comme si c'était hier.
Si près de Paris, si loin du Japon, le Miyami vous offre un dépaysement total, un accueil digne des meilleurs restaurants de Tokyo et un repas inoubliable pour un prix d'ami (oui tout ça !).
Note pour les sceptiques, sachez que ce sont deux "pointures", Patrick Gauthier et Dominique Corby qui ont ouvert le Miyabi.
Le restaurant du premier " La Madeleine ", situé juste à côté, a 2 étoiles dans le guide Michelin. Celui du second, " Le sixième sens " en obtient une dès son ouverture à Tokyo.
Grands amoureux et connaisseurs du Japon, ils ont choisi pour les seconder le chef Tetsuya Ichioda formé chez Jean-Paul Jeunet à Arbois.
Ces hommes-là, épaulés encore par deux autres chefs japonais, Tetsu et Tomo ont une certaine idée de la France et du Japon.
Une bien belle idée en vérité !
Ici, la qualité des produits bourguignons s'associe à la précision et au sens de l'accueil nippons pour faire de votre repas une fête.
Une dizaine de sièges à peine, collées au comptoir font de vous des privilégiés qui vont assister au travail des artistes-cuisiniers.
Des hôtesses et serveuses en kimono, gracieuses, légères, presque aériennes semblent patiner autour de vous.
Le décor est sobre, épuré, sans luxe ostentatoire.
Vous êtes déjà à Kyoto ou Osaka.
La " zénitude " chère à Ségolène vous gagne rapidement d'autant plus qu'un saké vous est servi dans un magnifique gobelet en bois.
Puis les plats défilent plus succulents, plus inventifs, les uns que les autres.
Les cuissons sont parfaites, la présentation artistique et les saveurs subtiles et étonnantes se découvrent petit à petit en bouche.
Le repas fut un régal de l'amuse bouche (une queue de boeuf en gelée, dans laquelle nous plantâmes avec impatience nos baguettes)
jusqu'au dessert !
Nous avons choisi le menu du soir à 36 €
- Avec en ouverture le tartare de crevettes de Nouvelle Calédonie et saumon d'Ecosse, Granny Smith et sorbet Wasabi.
Merveilleuse association !
- Suivi d'un velouté de chou-fleur, fricassée de champignons SHIMEJI.
Merci chef pour ce plat de caractère !
- De St Jacques d'Erquy au Jésus de Morteau sauce Chablis-soja accompagnées de polenta crémeuse pour mon épouse qui aurait bien voulu en reprendre
Quelle trouvaille, quelle harmonie stupéfiante ! (j'ai bien sûr goûté aussi)
- D'un filet de Caneton, poireau braisé à la pâte de soja vinaigrée,
sauce “Yuzu kochô” pour moi.
_ Ahhhhh la chair tendre du caneton relevée par le soja et le poireau !_
- En guise d' "avant dessert" un sorbet poire nous fut servi.
- Enfin la banane Frécinette écrasée et liée d'une crème pâtissière, miel de jasmin et sorbet Yusu mit une délicate et fraîche touche finale à ce repas extraordinaire.
Notre dîner fut arrosé de Chablis 1er cru.
Nous n'avons qu'une seule hâte retourner au Miyabi qui veut dire élégance, raffinement en ancien japonais.
Une enseigne qui ne ment pas !
Surtout allez faire un tour aux toilettes ! Les WC aux lunettes chauffantes, comme au pays du Soleil levant vous étonneront.
Un menu à 24 € peut-être choisi en semaine à midi, et un autre menu à 45 € le soir.
La réservation est, bien sûr, indispensable.
Tant de plaisir à si petits prix, c'est cadeau !
Et puis la magnifique cathédrale de Sens à deux pas, vous permettra de remercier le seigneur pour sa générosité, même s'il n'y est pas pour grand chose.
Le Moulin des Ruats
"C'est un trou de verdure où chante une rivière",
aurait dit Rimbaud en découvrant ce moulin du 18ème siècle perdu sous les arbres et dominant le Cousin, petite et capricieuse rivière qui serpente en Bourgogne.
Nous sommes dans le pays des bons petits plats et des grands vins, tout près d'Avallon à 20 km à peine de l'autoroute A6 mais dans un monde qui ne semble pas encore avoir été touché par les méfaits du modernisme.
Ici règne le silence à peine troublé par le discret bruissement des feuilles.
Vous trouverez le moulin, transformé en hôtel-restaurant, en suivant le Cousin mais aussi ces fières vaches charolaises qui donnent une des meilleures viandes de France.
A la 35ème vache vous tournerez à droite pour tomber sur l'établissement.
Ce n'est pas compliqué. Il suffit de savoir compter.
Peut-on imaginer un endroit plus romantique pour dîner en tête à tête que cette salle à manger tranquille regardant le cours d'eau ?
Votre repas sera rythmé par le doux clapotis de l'eau frappée par la roue à aubes du moulin.
Garçon, nous avons fait notre choix :
- Salade fermière au fondant de chèvre chaud et ses copeaux de jambon cru pour madame
- Douze escargots de Bourgogne en caquelon pour monsieur.
- Truite arc-en-ciel élevée en rivière, cuisinée selon votre goût pour madame qui l'a choisie aux amandes.
- Cuissot de lapin aux senteurs de Provence pour monsieur (photo ci-dessous)
Et pour terminer, le choix des douceurs du Moulin pour madame et monsieur.
Repas arrosé d'une bouteille de Chablis 1er cru (oui une petite folie de temps en temps peut faire du bien).
Addition inférieure à 100 euros si je me souviens bien pour ce repas délicieux.
Service discret, poli, efficace.
Un grand moment !
Médaillon de carré de veau aux échalotes confites, magret de canard poêlé forestière, mille-feuilles de navets et de tomates confites à la vinaigrette au miel et à la coriandre, fricassée de noix de St-Jacques sur fond d'artichaut, fenouil et olives noires sont quelques unes des autres spécialités de la maison.
La seule lecture du nom de ces plats me fait saliver.
Nous avons passé la nuit à l'hôtel. Avant de partir visiter Vézelay tout proche.
Je vous en parlerai dans un prochain avis