Voyages de rêve, rêves de voyages

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Mes délires avec Peter


Ange & Klo

Une discrète enseigne lumineuse pas très loin des Champs attire mon attention. 
Des lettres rouges clignotant dans la nuit noire excitent mon imagination

 

« Ange & Klo »


« Je ne sais pas ce que c’est, mais ça sonne bien, n’est-ce pas Peter ?
We go in ?
- Yeah cher cousin, let’s go inside, I want to drink some étranges French cocktails ! »

Un cerbère haut de deux mètres nous déshabille du regard et éructe ces quelques mots :
« Ouais, qu’est-ce que vous voulez ? C’est complet » 
- Soyez sympa, mon cousin vient exprès de L.A.
- Et alors ? 
Puis, se ravisant, il demande d’une voix plus douce :
« Il est journaliste ? »
Dans un étonnant réflexe de survie, je réponds : « Oui au Los Angeles Times, n'est ce pas Peter ?
- Yeah", fait Peter qui a du vocabulaire
- Bon et vous ?
- Moi euh, journaliste aux Inrockuptibles."

Il s’adresse au patron derrière lui :
« Deux gratte papier du L.A. Times et des Inrocks veulent entrer. Vince, qu’est ce que je fais ? Je les fous dehors ?
- Mais non, bâtard (sic), tu les fais entrer ! »

Vince me glisse à l’oreille : 
« Je compte sur vous deux pour me pondre deux articles élogieux. C’est une soirée très spéciale, vous allez kiffer grave ».

 

Nous descendons quelques marches et pénétrons enfin dans ce qui ressemble étrangement à un salon de maison close. 
La lumière tamisée nous permet de distinguer difficilement les canapés roses, les fauteuils Louis XV au velours doré, les murs verts fluo et les tableaux érotiques accrochés çà et là. 
Un monde fou, piaffant d’impatience est collé à la scène au fond. Des corps affalés sur les canapés semblent planer dans une épaisse fumée.

Une voix suave nous extirpe de notre torpeur :
« C’est moi qui ai décoré les lieux », nous annonce-t-elle fièrement. 
Je m’appelle Sol. Son sourire est communicatif. 
« Wonderful fait Peter ! 
- C’est très réussi », ajouté-je.

Un grand gaillard qui répond aux doux prénom de Raphaël s’approche de nous.
Il nous récite les cocktails qu’il a lui-même concoctés et auxquels il a donné les noms les plus crazy.
« B 52, Bloody Sunday, Sympathy for the Devil, Lemon Incest, Reggae night, Orgasme Rouge, M le Maudit, Diable par la queue...
Qu’est-ce que je vous sers ? 
- Lemon Incest pour moi
- Sympathy for the Devil for me » ajoute Peter.


Ange et Klo, deux magnifiques danseuses en tutu rose, aux jambes interminables et aux yeux maquillés comme des voitures volées (j’aime cette expression) entament tout à coup un French cancan endiablé dans une synchronisation parfaite. 



Oeil d'Ange


Une certaine Grenouillon, Froggy pour les intimes, saute sur la scène.

Le public est déjà conquis lorsque Sol les rejoint. La souplesse de cette dernière nous étonne.

« Waouh, Peter c’est du très haut de gamme ici !
Oh yeah » fait-il, la mine réjouie, 
«Des kilomètres de vie en rose, des kilomètres de vie en rose. Do you know what I mean ? 
- I think so Peter » (répondis-je, pourtant dubitatif).

 

Notre serveur Raph, qui est en fait, le grand organisateur de la soirée et dont le carnet d’adresses est long comme son bras droit se précipite à son tour sur scène, s’empare du micro et annonce :
« Maintenant place à un spectacle de ouf. J’ai demandé à tous mes amis musiciens de venir et ils ont tous accepté. 
Vous allez avoir du rock, du rock mais pas seulement, de la pop, de la soul et j’en passe. Des standards, des incontournables mais aussi des petits jeunes qui montent »


Je me surprends à crier : « J’AI TOUJOURS REVE d'ETRE UN ROCKER »,

lorsque le baron Jürgenehere Oeil Von Lynx, un casque sur les oreilles, se colle à moi.
« Qu’est-ce que tu écoutes, Jürgen ?
- Ach, des lieders von Schubert, bien zuuuurr, ich n’aime pas le rock "

Notre conversation est interrompue par Eurythmics qui entame « Sweet Dreams »

 

 

A peine le temps de nous remettre que Jean-Louis Aubert se met à chanter :

« J’ai rêvé d’un autre monde » 
Suivi d’Alain Bashung qui a " dans ses bottes des montagnes de questions " Vous croyiez qu’il était parti dans un monde meilleur ? Hahaha, je me marre, bande de naïfs. Il est ici avec nous.

 

 

" URA fever ", interprété par The Kills nous chauffe sérieusement mais quand Iggy Pop accompagné par The Stooges, se met à aboyer : " I wanna be your dog" , nous sommes en transe.

 

 

Bono et U2 nous arrachent des larmes avec « With or without you »

 

 

Mick Jagger et David Bowie nous font danser avec Ange, Klo, Froggy et Sol sur 
« Let’s dance »

Ce n’est que lorsque Jimi Hendrix, le Dieu de la guitare, entame vers 4 heures du mat Voodoo Chlid que je comprends enfin. 
Too much is too much !
« Je croyais qu’il était dead depuis a very long time », me dit Peter. 
« It’s unbelievable ! What a concert !
- Peter, it’s a dream. Nous rêvons, tu comprends ? »

 

Vince et Sol s’approchent de nous. 
« Alors vous allez faire un bon papier, dites ? »
- On vous le promet. On a adoré cette soirée.
- Yeah, Keep on Qyping » ajoute Peter, totalement envoûté.

 

P.S. Dans le même immeuble qui abrite cette boîte de dingues mais tout en haut, se trouve, vous l'aurez peut-être deviné aux indices, le siège de Qype France.
Une équipe de jeunes sympa. 
Elle a la chance de s’éclater en bossant dur.

Ach, Glück !
What a lucky people !



09/02/2013
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Les Furieux

J’ai toujours rêvé d’être un rocker et mon cousin Peter de L.A. (oui encore lui) a toujours aimé les bars un peu sordides, un peu glauques, bon, disons originaux.

" Jean, I want to écouter de bons vieux rock & rolls, oh yeah, tout en buvant some biers or cocktails, connais-tu a good place ? 
Do you understand ce que je veux ?
- Oui, Peter, je comprends parfaitement ce que tu veux. Tu as fait de gros progrès en français " lui répondis-je (comme d'hab.)

 

" Habille-toi en noir ou rouge ou à la rigueur en noir et rouge. 
Surtout n’oublions pas d’exhiber nos plus beaux tatouages et fonçons chez les Furieux à la Bastoche ! "

 

 

Nous pénétrons dans ce bar sombre au décor, (oh surprise !) noir et rouge.
De jolies femmes en robes et corsets noirs et rouges (bien observé, Grenouillon !) se trémoussent au son de Whole Lotta Love de Led Zep (waouh un de mes morceaux préférés)

 

 

Pendant que Jimmy Page arrache des sons stridents à sa guitare et que la voix de Robert Plant me donne la chair de chicken, une sirène rousse s’approche de moi.
Elle a des yeux d’un vert aussi profond que la 5e ou 6e absinthe qu’elle s’envoie et me susurre des mots doux à l’oreille en admirant ma longue chevelure aux reflets d’or qui tombe délicatement sur mes épaules.

Je retrousse ma manche et lui mets sous le nez ce tatouage qui fait ma fierté :
« A Isa pour la vie » 
Elle recule aussitôt. 
" I am sorry " me dit-elle. 
Tiens encore une rosbif, pensé-je !

Les tubes de Led Zep et des Stones s’enchaînent.

Nous nous sentons bien, les cocktails aux noms délirants : 
Arpik, Ajax, Monsieur Propre (euh non pas celui-là), Coquelicot, T2, et Fou Furieux sont proposés à des prix raisonnables, les bières sont à 3€50, si je me souviens bien.

Le patron derrière son bar semble s’amuser comme un fou, les serveuses sont agréables à regarder et sourient, le public goth, punk ou rock s’éclate.
Des clients très chic sont vautrés dans les canapés de la salle du fond.
Les heures passent vite. Trop vite !

Vers 5 heures du mat, sous le Génie de la Bastille timidement éclairé par une lune blafarde, Peter hurle dans mon oreille bouchée :

« Les Furieux c’est un real good endroit, my cher cousin. Merci. And now qu'est ce qu'on fait ? 
- On va faire dodo, Peter »


05/02/2013
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Le bistro 82

Mon cousin Peter de Los Angeles, de passage à Paris, m'a dit :
I want m'éclater all night long pour oublier mes troubles, let me découvrir des coins typicals de Paris. Fais-moi boire ! " 
Do you understand ?

 

" Houla", fis-je, je n'ai pas pour habitude de traîner de bar en bar, ni de me saouler, ni même de boire, mais je connais un quartier sympa et glauque à souhait passé minuit :

Pigalle et le quartier des Abbesses.

 

Après avoir dîné je ne sais même plus où, nous avons échoué vers 3 heures du matin au Bistro 82.
Quand nous sommes entrés dans ce bouge infâme, une bagarre venait d'être évitée de justesse. Certains clients ivres morts hurlaient sur un tube de Franck Alamo et le patron observait son petit monde, hilare.

 

J'ai immédiatement pensé à la chanson de Brassens " Le Bistro "

"Si t'as le bec fin,
S'il te faut du vin
D' premièr' classe,
Va boire à Passy,
Le nectar d'ici
Te dépasse" 

 

 

" Let's go, it's dangerous !", dis-je à mon cousin.
" Mais not at all," me répondit-il, " It's so French, it's so funny "

 

C'est ici que se retrouvent visiblement tous les soiffards de la rue des Martyrs, tous les noctambules jetés des autres bars qui eux ferment sagement vers deux heures du matin.

On vient ici pour brailler jusqu'à l'aube, pour tester sa résistance aux bières, vins et alcools divers, pour fraterniser avec son voisin ou le tabasser, pour danser sur Johnny ou Edith Piaf ou encore le groupe Pigalle.

 

 

On vient ici pour effacer toutes les traces de l'éducation qu'on a reçue

Dans ce bar, ami de passage, tu oublies la civilisation, les bonnes manières, tu te laisses aller, tu sombres dans les effluves alcoolisées. 
Tu es là pour ça et uniquement pour ça.
On est aux antipodes du raffinement des bars des palaces, on est ailleurs, on est nulle part. On ne sait plus qui on est, où on habite mais on survit et pire on rigole à gorge déployée !

 

A déconseiller aux natures délicates, mais vivement recommandé aux amateurs de sensations fortes et aux touristes nostalgiques du " Gai Parisssss " !

 

En sortant nous sommes passés devant Céline Dion qui dégustait une bûche de Noël en compagnie de jeunes Japonaises maquillées comme des voitures volées. 
Un chauffeur de taxi ukrainien au volant de sa Trabant passa en trombe devant nous en criant " проститутка ! "

 

Heureusement Sylvie est arrivée au guidon de son side car 
et nous a conduits jusqu'à Colmar

Mon cousin dans un français laborieux et les cheveux au vent, m'a hurlé à l'oreille :

" C'est le meilleur nuit de mon vivre !!!!!!!!!!!!!!!!!! "

J'en ris encore en y repensant.



05/02/2013
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