Voyages de rêve, rêves de voyages

J'aime les vaches.
Les chevaux, moutons, cochons, chiens et chats ne m'indiffèrent pas non plus mais je voue un culte aussi étrange que véritable aux bovins .

Je ne cherche même pas à comprendre cet amour immodéré que je porte à ces bêtes. Il remonte à ma plus tendre enfance.

Vous comprenez pourquoi je ne pouvais rater cette année le Salon de l'Agriculture, la seule occasion pour un Parisien comme moi de croiser enfin le regard de la bête chérie et peut-être même de tâter son museau.

Accompagné de mon épouse, nous nous pointons dès neuf heures du matin au salon afin d'échapper au troupeau de visiteurs.
Jusqu'à 10 heures nous sommes à peu près tranquilles pour admirer les cheveux de trait en voie de disparition, les chiens, chats, ânes, poissons.

C'est encore dans un calme relatif que nous dégustons des huîtres, du nougat mou, du chocolat, de la crème anglaise à la vanille sur les différents stands des régions françaises puis les choses se gâtent.
Une véritable marée humaine déferle dans notre pavillon.
Une forêt de micros, d'appareils photos, de caméras surgit de nulle part, des dizaines de policiers et gardes du corps nous bousculent.

J'interromps les confidences que je faisais à un poulet de Loué et qui vois-je en me retournant ? François Hollande, accompagné de son ministre de l'agriculture et d'une meute de journalistes.

L'un de ceux-ci, débutant peu doué, me prenant pour le premier ministre me demande :
" Alors monsieur Ayrault que pensez-vous de votre visite ? "
Avant que je puisse lui répondre son collègue lui dit :
" Abruti c'est pas lui ! "
Tout juste s'il n'a pas ajouté en me fusillant du regard " Casse-toi pauv' con ! "
Le reste de notre visite qui dura plus de trois heures est beaucoup plus mouvementé, la foule s'est infiltrée partout.

Je perds ma femme dans le pavillon 4 mais trouve le stand de la Hongrie qui a mis le paquet pour séduire les Français.

Une belle Charolaise

Je me console en dégustant du salami et du körözöt (fromage blanc au paprika)

J'assiste aux concours des plus beaux moutons

et des taureaux les plus vigoureux au milieu d'une foule de plus en plus compacte et goûte encore à quelques spécialités culinaires dont une excellente fondue suisse.

Enfin, comme récompense ultime, je passe de délicieux instants face aux plus belles vaches de France.

Bilan : globalement positif malgré la foule.

Il ne vous reste plus que quelques jours pour vous en mettre plein les yeux, les oreilles, le nez et la bouche (C'est un salon qui s'adresse à tous les sens)
Faites l'effort de venir à la première heure !

En plus d'être incroyablement belles, les vaches ont de l'humour; certaines se souviennent encore du passage du précédent président :