Voyages de rêve, rêves de voyages

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Café Slavia

Le plus célèbre café littéraire de Prague mérite le détour pour les raisons suivantes que je cite en vrac :

 

- son superbe cadre art déco (oui encore)
- ses vastes baies vitrées qui donnent sur le Théâtre National, la Vlatava, le Pont Charles et le château 
- ses serveurs en frac.
- ses pâtisseries, cafés et thés très honorables
- ses prix raisonnables.


 

L’établissement, ouvert depuis 1884, aux murs tapissés de photos des célébrités qui l’ont fréquenté, manque pourtant un peu de chaleur.

Peut-être sommes-nous mal tombés car les serveurs sont tristes comme un jour sans Pilsen Urquell (un Tchèque sans bière c’est malheureux comme un Italien sans vin, un Français sans fromage ou un Chinois sans riz, enfin vous avez compris, c’est très malheureux)
Ils pourraient quand même faire l’effort de sourire et de parler plus que le strict minimum.
Mais, nous ne sommes que des touristes après tout !
Les artistes et intellectuels tchèques qui continuent de s’assoir sur les profondes banquettes ont sûrement droit à un autre traitement. Enfin, je l’espère pour eux.

 


Installés sous le tableau représentant le buveur d’absinthe (Piják absintu) du peintre Viktor Oliva, nous observons le ballet de serveurs tristes.


Vous sentirez peut-être, si vous avez beaucoup d’imagination, planer au-dessus de vos têtes l’ombre de Franz Kafka, Rainer Maria Rilke, Jaroslav Seifert, Bedřich Smetana, Antonín Dvořák et celle des contestataires du Printemps de Prague.
Ils avaient tous leur rond de serviette, ici.
Le poète, prix Nobel de littérature, Jaroslav Seifert rendit hommage au Café Slavia à travers ces lignes :

 

“Par la porte secrète du quai de Vltava
D’un verre transparent
Jusqu’à l’invisible,
Aux gonds
Enduits d’huile de rose,
Guillaume Apollinaire arrivait parfois.
La tête encore cernée de pansement de guerre,
Il s’asseyait parmi nous
Et lisait des poèmes, beaux, brutaux,
Que Karel Teige traduisait sur l’instant
.

En l’honneur du poète
Nous buvions de l’absinthe.
Elle était d’un vert
Plus vert que tous les autres,
Et si de notre table
Nous regardions par la fenêtre
La Seine coulait le long du quai.
Ah oui, la Seine !
Et pas très loin de là, sur quatre jambes plantées
S’élevait la Tour Eiffel…
"

 

Aujourd’hui ce sont plutôt les Scandinaves en short et les Russes en mini-jupes qui peuplent l’établissement.
Autre époque !
Les Tchèques se consolent en se disant qu’elles sont infiniment plus agréables à regarder que les kalachnikov de l’armée soviétique.

D’ailleurs Vaclav Havel, homme de théâtre, puis président bien aimé, et grand habitué des lieux, préfère en sourire.

 

Il a toujours aimé observer les longues jambes des filles.




05/02/2013
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