Voyages de rêve, rêves de voyages

Le “Gai Savoir” a trouvé refuge entre les vieux murs du Collège de France.

Quel plaisir, en effet, d’apprendre ici !

Installez-vous dans un des amphis après avoir soigneusement sélectionné votre matière puis
écoutez, notez, souriez, retenez !

Il est loin le temps tristounet des bancs du lycée avec ses élèves désintéressés et turbulents. Dans le grand et bel amphi Marguerite de Navarre, on entendrait une mouche voler si seulement il y en avait une. 
Seules quelques toux perturbent un peu l’attention de l’auditeur, aux anges. 

Statue de Claude Bernard, médecin et professeur au Collège de France de 1847 à 1878 devant l’entrée du bâtiment principal

Spécificité du Collège de France :

cette institution est unique au monde. Elle occupe une place tout à fait à part dans la recherche fondamentale et l’enseignement supérieur français et n’entre en concurrence avec aucune autre. 
L’enseignement y est gratuit et ouvert à tous.

Ce n’est ni une université, ni une grande école. L’établissement ne transmet pas à des étudiants un savoir acquis à partir de programmes définis. Il ne prépare à aucun diplôme.
Les professeurs sont dans l’obligation de diffuser les résultats de leurs recherches dans le cadre d’un enseignement particulier. 
Ils sont tenus d’enseigner « le savoir en train de se faire », comme le souligne l’administrateur Pierre Corvol.
Être nommé professeur au Collège de France est considéré comme la plus haute distinction dans l’enseignement supérieur français.
Et le savoir, dispensé par des maîtres de cette trempe, est forcément gai, jouissif même.

Champollion vous invite à penser à l’Egypte dans la cour du Collège

Les étudiants de tous âges (âge souvent avancé, d’ailleurs) viennent ici dans le seul et noble but d’apprendre, détachés de tout stress lié à l’obtention d’un quelconque diplôme.
Dans chaque discipline, les meilleurs professeurs (52 chaires de titulaires + 5 chaires annuelles) délivrent leur savoir. 
Ils travaillent en collaboration avec des centaines de chercheurs et ingénieurs.

Des prix Nobel, des médaillés Fields, des experts internationalement reconnus sont là pour vous dans les domaines suivants : 
Philosophie, littérature, linguistique, histoire, mathématiques, physique, chimie, médecine, biologie, informatique et sciences numériques, économie, développement durable, climatologie…

Choisissez et souvenez-vous que Michel Foucault, Pierre Gilles de Gennes, Henri Bergson, Pierre Bourdieu, Paul Langevin, Maurice Merleau Ponty, Raymond Aron, Claude Lévi-Strauss, Jacqueline de Romilly, Georges Duby, Louis Leprince Ringuet, Paul Valéry, Alfred Sauvy, et des dizaines d’autres, ont enseigné ici.

La passion de Michel Foucault en 1978. Cours sur le thème, toujours d’actualité, “sécurité, territoire, population”

J’ai raté Foucault mais j’ai pu assister en 2012 aux 14 cours d’Antoine Compagnon sur le thème “Baudelaire moderne et antimoderne”.

Attention, venez une heure avant le début des cours pour être sûr d’avoir de la place !

Bref rappel historique :

C’est François 1er, sur suggestion du grand traducteur d’oeuvres antiques Guillaume Budé, qui a souhaité la création du Collège de France en 1530.
Les ancêtres des professeurs se nommaient les Lecteurs royaux, ils enseignaient au tout début, le Grec et l’Hébreu puis un peu plus tard les mathématiques, le latin et la médecine.
D’abord appelé « Collège royal » puis « Collège impérial », il reçut son nom actuel en 1870.
Le bâtiment principal, tel que nous le connaissons aujourd’hui fut réalisé par l’architecte Jean-François Chalgrin en 1780.
Le Collège de France inspira, à la fin du siècle des Lumières, les fondateurs du Conservatoire National des Arts et Métiers.

Est-il possible d’attribuer moins de 5 étoiles à l’excellence ?
La réponse est bien sûr : non !

Avant de rejoindre le métro, la tête pleine, échangez donc un regard avec l’énigmatique Dante, rue des Ecoles.

Remarque :
Provinciaux et étrangers ne pouvant vous déplacer, sachez que certains cours sont mis en ligne et téléchargeables sur le site du Collège.