Voyages de rêve, rêves de voyages

L’ E.N.S.B.A., plus connue sous le nom de “Beaux Arts de Paris” ne se visite pas en temps ordinaire. 
Pour en admirer, l’architecture, vous devrez, profiter des journées d’expo, ou portes ouvertes.

Faufilez-vous alors dans les cours et couloirs, admirez les statues des artistes illustres, visitez la chapelle. Vous en prendrez plein les yeux car les lieux sont vraiment de toute beauté.

Deux expos en ce moment : les dessins de Rembrandt et de ses élèves (5 ou 6 dessins du maître, à peine) et des photos de Vilnius.

- Présentation :

Cette école d’art est une des plus connues et prestigieuses dans le monde entier. Elle compte parmi ses étudiants, admis sur examen, pratiquement toutes les nationalités.

J’ai eu la chance de visiter l’établissement le jour de l’examen d’entrée, le 22 mars 2012. Les étudiants assis à même le sol de la superbe cour vitrée (restaurée de janvier 2007 à mars 2009), dessinent dans un silence de cathédrale.

Casque sur les oreilles pour mieux s’isoler, la jeune étudiante, observe, vise, mesure, se concentre et ne remarque même pas ma présence.
 

Certains préfèrent dominer et dessiner au premier étage
 

Mais…je m’égare, reprenons la présentation :
il s’agit d’un établissement public national relevant directement de la tutelle de l’État par l’intermédiaire du ministère de la culture.
Les beaux-arts étaient au nombre de quatre jusqu’en 1968 : peinture, sculpture, gravure et architecture. 
Le ministre de la culture, André Malraux, compliqua un peu les choses en créant cette année-là huit unités pédagogiques d’architecture (UPA) réparties sur tout le territoire, transformées depuis en ENSA (Ecoles Nationales Supérieures d’Architecture).

L’École, située sur la rive gauche, forme un vaste ensemble au cœur de Saint-Germain-des-Prés et observe en salivant d’envie le Louvre juste en face qui abrite les artistes déjà consacrés.

- Histoire abrégée :
(merci à Messieurs Wiki, Evène et Gralon)

Les bâtiments sont répartis sur plus de deux hectares, entre la rue Bonaparte et le quai Malaquais. Ils datent des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles et même pour certaines parties, du XXe siècle.

La construction la plus ancienne est la chapelle et ses bâtiments annexes, élevés audébut du XVIIe siècle pour le couvent des Petits-Augustins. C’est dans cette chapelle, dite chapelle des louanges, que la reine Margot, puis Catherine de Médicis réunissent l’une des premières collections d’œuvres d’art à Paris.

- Par la suite le lieu est aménagé pour abriter le Musée des monuments français, créé en 1795 par Alexandre Lenoir (1761-1839) pour entreposer et présenter au public des œuvres sauvées des destructions pendant la période de la Révolution, comme les tombeaux des rois de France de Saint-Denis. 
- Au cours du Premier Empire, le musée se développe et présente les éléments de la sculpture française les plus remarquables. 
- Après le retour de la monarchie, lors de la Restauration, Louis XVIII décide la fermeture du musée en 1816. Les collections sont alors dispersées et les lieux sont affectés à l’École des Beaux-Arts.

Un certain nombre d’éléments des collections y demeurent pourtant, comme une série de copies de sculptures célèbres.

- L’architecte François Debret (1777-1850) est chargé de la construction de nouveaux locaux. Il édifie d’abord le bâtiment des Loges, indispensable au fonctionnement des concours, et commence le Palais des Études.

Son élève et beau-frère Félix Duban (1797-1872) lui succède en poursuivant l’édification du Palais des Etudes et en réalisant le bâtiment des expositions (salle Melpomène et salle Foch) donnant sur le quai Malaquais.

- C’est en 1883 que l’École connaîtra sa dernière grande extension avec l’achat de l’hôtel de Chimay et ses annexes, datant des XVIIe et XVIIIe siècles, situés aux 15 et 17 quai Malaquais.

- Après 1945, de nouveaux ateliers de trois étages, situés de part et d’autre de la salle dite « de la Melpomène », sont conçus par l’architecte Auguste Perret.

- Quelques mots sur la formation :

Les futurs Rembrandt (???) se prélassent au soleil dans la cour du Mûrier

La formation dispensée par l’Ecole des Beaux-Arts de Paris s’étend sur un cursus de cinq ans.
Deux diplômes sont délivrés : le diplôme de premier cycle (à l’issue de 3 années d’études) et le diplôme national supérieur d’arts plastiques, DNSAP (à la fin du second cycle de 2 ans).

Contrairement à la plupart des écoles d’art, les Beaux-Arts de Paris sont organisés en ateliers : la pédagogie est articulée autour du travail en atelier sous la conduite d’artistes de renom.

- Recommandation :

Amateurs d’arts, que faites-vous encore chez vous ? Profitez de l’exposition actuelle pour franchir la grille et vous promener dans ce magnifique établissement. 
En sortant n’oubliez pas de jeter un oeil curieux aux vitrines des dizaines de galeristes des rues de Seine, Jacob, Visconti, Mazarine…